📜 Notre histoire

 

🌿 Le Moutherot : un village hors du temps 🕰️

Niché sur une colline aux confins du Jura et de la Haute-Saône, le petit village de Moutherot veille paisiblement sur les vallées environnantes. À l’ouest, la vallée de l’Ognon, à l’est, les plaines du Doubs. Et lorsque le ciel est clair, les visiteurs émerveillés peuvent apercevoir le Mont-Blanc, le Mont Poupet ou encore le Ballon d’Alsace, comme une carte postale vivante offerte par la nature.

Ce décor saisissant, entre forêts, sentiers et ruelles étroites, abrite un lieu chargé d’histoire. Autrefois dominé par un prieuré aujourd’hui disparu, le village conserve en héritage un modeste édifice au toit de lave : le Cellier des Moines, témoin silencieux d’un passé monastique.

Ici, pas de commerces, pas d’écoles, pas de tumulte. Juste le silence, la nature, et les sentiers qui serpentent à travers bois — prisés des marcheurs et des cyclistes venus chercher un peu d’élévation, au propre comme au figuré.

Longtemps oublié, le plus petit village du canton d’Audeux connaît aujourd’hui un renouveau inattendu. Alors qu’il ne comptait plus que 20 habitants en 1960, il en rassemble désormais 145. Un chiffre jamais atteint… et une preuve que certaines terres, même discrètes, peuvent retrouver leur souffle.

🍇 Le retour de la vigne 🌱

Au XVe siècle, les bénédictins avaient planté de la vigne sur les coteaux de Moutherot, déjà connus pour la richesse de ses sols argilo-calcaires et le caractère unique de son terroir. Elle s’étendait alors à perte de vue, sculptant le paysage au rythme des saisons. Mais au tournant du XXe siècle, ce patrimoine viticole fut brutalement anéanti par un minuscule insecte : le phylloxera.

Originaire d’Amérique du Nord, ce puceron microscopique a été introduit accidentellement en Europe vers 1860. En s’attaquant aux racines des vignes européennes — qui n’avaient aucune défense naturelle — il a provoqué une crise viticole sans précédent. En quelques décennies, la quasi-totalité du vignoble français a été dévastée, et les campagnes viticoles, comme celle de Moutherot, ont été abandonnées, laissant place à l’exode rural.

Ce fléau mondial n’a épargné aucun grand pays viticole, et il fallut des années de recherches et d’expérimentations avant de trouver une solution : greffer les cépages européens sur des porte-greffes américains résistants au phylloxera.

Au Moutherot, comme dans bien d’autres villages, la vigne disparut presque totalement… jusqu’à ce qu’un natif du pays dĂ©cide de raviver cette tradition et de rĂ©apporter sa grandeur aux coteaux MoutherotĂ©s.

En 1987, Henri Colin réalise le rêve qu’il nourrissait depuis l’enfance : replanter la vigne qu’il arpentait autrefois avec son grand-père. À force de passion, de patience et de travail, il redonne vie à ces coteaux en réimplantant, parcelle après parcelle, un vignoble qui s’étendra bientôt sur 7,5 hectares de Chardonnay.

Aujourd’hui, c’est son fils, Mathieu, qui poursuit l’aventure familiale avec une vision tournée vers l’avenir. Fidèle à l’engagement initial, il cultive les vignes sans pesticides, sans engrais chimiques ni désherbants, dans une démarche respectueuse du vivant, tout en s’appuyant sur des outils modernes adaptés à une viticulture durable.

 

« Il ne s’agit pas de revenir au cheval : La technologie moderne, bien utilisée, permet une agriculture biologique efficace, durable, et profondément respectueuse des sols et du vivant. »

De l’héritage monastique à une renaissance engagée, l’histoire du Domaine Colin est celle d’un enracinement profond… et d’un bel avenir à cultiver.